Emile Simon
Le père d'Émile Simon est ouvrier typographe, sa mère couturière. Il est d’abord élève à l'École des Beaux-Arts de Rennes, puis obtient une bourse d’études qui lui permet d'entrer dans l’atelier de Fernand Cormon à l'École des Beaux-Arts de Paris. Il obtient le prix de Rome en 1912 et accepte que Cormon envoie à sa place un concurrent plus âgé qui n’aura plus d’autre occasion de faire le voyage à Rome. Deux ans plus tard, la Première Guerre mondiale éclate et l’empêche de partir à Rome à son tour.
Émile Simon gagne sa vie en dessinant pour des joailliers parisiens. En 1913, il part au Caire où il trouve une place de professeur. Ce séjour lui inspirera par la suite quelques tableaux peints de mémoire comme La Porteuse d'eau du Caire en 1925. Après sa mobilisation pendant la Première Guerre mondiale, il tombe gravement malade de la grippe espagnole en 1917 et est rapatrié à l’hôpital de Rennes. Il guérit, puis trouve en 1922 un emploi de professeur à l’École des Beaux-Arts de Nantes dirigée par Emmanuel Fougerat. Il prend pour sujet des paysages urbains nantais comme Le Port de Nantes ou Rue de la Miséricorde, où il habite.
Vers 1930, Émile Simon est victime d’un accident de moto sur la route de Rennes où il perd l'œil gauche, mais cache si bien son infirmité que personne ne s'en aperçoit. Il épouse une jeune modèle qui meurt trois ans plus tard. Il rencontre alors son élève Madeleine Fié-Fieux qui l’aide à acheter une maison à Nantes pour lui et sa mère. Il puise son inspiration dans les paysages bretons et les habitants de cette région dans leurs activités traditionnelles et quotidiennes.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Émile Simon vit à Nantes, mais peint en Cornouaille : La Vue de Locronan, Fier Bigouden, L’Entrée de Messe à Pont-Croix, Le Calvaire de Saint-Evi, Les Vieilles Coques de Camaret, Sur le Départ… La guerre qui menace lui inspire L’Alsace Meurtrie, tableau qui reçoit en 1970 la médaille d’honneur du Salon des Artistes Français. En 1943, il s’installe au manoir de Squividan à Clohars-Fouesnant (Finistère) avec l'artiste-peintre Madeleine Fié-Fieux et son mari. Après la guerre, il doit retourner à Nantes comme directeur de l’École des Beaux-Arts. Il n’y reste qu’un an, et en 1947 s’installe définitivement à Squividan.
Dans ce coin de verdure et de tranquillité, il va continuer l’essentiel de son œuvre. Il parcourt inlassablement les routes de Bretagne, cherchant le paysage, la scène de vie rustique, les ports, les vieilles rues, les personnages typiques. Il peint Vitré, Josselin, Vannes, Tréguier, Dinan, Quimper, ces villes anciennes qui l’ont charmé. Il fixe les paysages du Finistère avec Guissény, Porspoder, Camaret, Douarnenez, Pont-Croix, Audierne et Penmarch'. Il peint l’intérieur des terres avec Rumengol, Lannédern, la chapelle Saint-Côme près de Châteaulin. Il est séduit aussi par Auray et ses environs : Saint-Goustan, Saint-Avoye, Plescop.
Il peint aussi des scènes de genre comme Le Fier Bigouden, Le Repos des Musiciens, Le Maire, Le Joueur de Dames, Le Retour des Champs et brosse le Portrait de Madeleine Fié-Fieux. À l’abri des soucis financiers grâce à ses amis Fié-Fieux, Émile Simon ne vend pas ses tableaux, tous restés à Squividan. En 1970, il est victime d’une attaque d’hémiplégie qui l'oblige à peindre de la main gauche. Il meurt au manoir de Squividan, entouré de Madeleine Fié-Fieux, qui fut son assistante et assura la conservation et la promotion de son œuvre.
œuvres de l'artiste