Les argonautes
L’aventure artistique d’Isabelle Ferlay commence par une formation en 1940 en peinture à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, sa ville natale, puis les Beaux-Arts de Luminy à Marseille. Elle passe ensuite un brevet de tourneur à l’Ecole nationale Fontcarrade à Montpellier sous l'enseignement d'Emilie Decanis, et suit un stage à Paris chez Christiane d’Estienne.
Françoise dite Frédérique Bourguet étudie aux Beaux-Arts de Montpellier jusqu’en 1945, et suit aussi un stage à Sèvres dans l’atelier de Françoise Bizette.
Frédérique crée un atelier à Paris rue Vavin en 1945. Son amie de l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier, Valentine Schlegel, partage son atelier de 1945 à 1951. Ensemble, elles pratiquent les techniques de modelage dans le respect des traditions des céramiques antiques méditerranéennes, avec une production utilitaire de tasses, assiettes et cruches. A la recherche d’un tourneur, Frédérique rencontre Isabelle.
Après leur rencontre à Paris, elles décident de gagner la cité aux 100 potiers à Vallauris et de fonder leur propre atelier ‘Les Argonautes’ , en 1953, au 55 rue Georges Clémenceau. La première production est usuelle et utilitaire.
En 1955, par suite d’un empoisonnement toxique au manganèse, Isabelle ne peut plus tourner.
Elles créent des plaques décoratives en bas et haut relief, des miroirs, des grands vases, des sculptures zoomorphes inspirées des oiseaux exotiques, des sirènes, des personnages religieux… avec des émaillages colorés et joyeux.
La terre rouge de Vallauris est remplacée peu à peu par la terre chamottée.
Dans les années 60, les formes deviennent plus épurées comme de grands vases au rouleau. Avec la mode du grès qui sévit en Europe dans les années 70, elles décident de se lancer dans le grès à la cendre jusqu’à la fermeture de l’atelier, à la suite du décès de Françoise.
L’atelier des Argonautes accueillera de nombreux céramistes comme Jacques Innocenti et François Raty.
En 1955, Isabelle et Frédérique exposent à Cannes la première exposition internationale de la céramique, puis en 1961 à l’exposition de céramique contemporaine, en 1693 à l’exposition des arts et techniques de l’artisanat, et en 1970 à la Biennale de Vallauris.
Source : Christine Lavenu